Dernier en date : jeudi 13 janvier, l'organisation du rallye-raid faisait savoir qu'une fillette de 5 ans était décédée après avoir été heurtée, mardi à Kebemer (Sénégal), à 160 kilomètres de Dakar, par un camion d'assistance qui avait quitté la course quelques jours auparavant. Cet accident mortel faisait suite aux décès - à la suite de chutes - de deux motards, l'Espagnol José Manuel Perez, lundi 10, et l'Italien Fabrizio Meoni, double vainqueur de l'épreuve, le lendemain. Mercredi, on apprenait que deux motards belges figurant parmi les suiveurs du rallye-raid avaient trouvé la mort dans un accident de la route, en marge de la course.

Cette 27^e édition du Dakar, qui doit s'achever dimanche, aura été l'une des plus meurtrières depuis la création d'une compétition qui a provoqué, directement ou indirectement, la mort de 47 personnes. "On ne peut pas déployer en France des efforts sans précédent pour lutter contre la violence routière et, par ailleurs, la médiatiser et la rendre acceptable dans les pays en voie de développement, estime Jean-Marc Roubaud. Selon l'élu, le rallye s'est transformé au fil des années en "une compétition de vitesse qui a dénaturé complètement la course".

"Je réagis mal à ce courrier, a déclaré Etienne Lavigne, responsable du PC course. Ce propos est déplacé par rapport au contexte que connaît l'épreuve. Trois des accidents se sont produits en dehors de la course. Je suis prêt à assumer ma responsabilité d'organisateur sur le rallye, mais pas ailleurs."

Les organisateurs ont réagi depuis Tambacounda (Sénégal) : "Suite à diverses déclarations faisant état de cinq morts sur le Dakar, l'organisation du rallye tient à s'élever contre l'amalgame fait entre accidents survenus lors de la compétition et des accidents de la circulation, ont-ils fait savoir par le biais d'un communiqué. Ces deux problèmes sont totalement différents et méritent chacun une réflexion et un traitement adaptés."

Afin d'éviter que des accidents puissent survenir durant la compétition, l'organisation du Dakar affirme mettre en place "un très lourd dispositif de sécurité". Des messages radios et des tracts sont diffusés, notamment auprès des écoles des régions traversées.

Des radars sont installés au passage de villages. C'est ainsi que Cyril Despres (KTM), leader du classement moto, a été pénalisé de 9 minutes, vendredi 14, pour avoir dépassé de 18 km/h la vitesse autorisée. Au total quinze motos et deux autos, dont celle du Finlandais Ari Vatanen (Nissan), vainqueur de la 14e étape, à Tambacounda, ont été sanctionnées.

Ce n'est pas la première fois que des voix s'élèvent contre le Dakar. Dans L'Afrique étranglée, publié en 1980, René Dumont écrivait : "Le rallye Paris-Dakar est indécent. Je compare cela à une bande de fêtards qui organisent un banquet, mais pas chez eux, et qui entrent chez un pauvre pour ripailler sans l'inviter à partager. (...) La vraie aventure, c'est la lutte contre la faim."

MESSAGES ET TRACTS