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Jeudi (21/09/06)
Les nouveaux partisans
--> Parole et musique: Dominique Grange
Écoutez les nos voix qui montent des usines Nous sommes les nouveaux partisans Regardez l’exploité quand il rentre le soir Nous sommes les nouveaux partisans Et vous les gardes-chiourmes de la classe ouvrière Nous sommes les nouveaux partisans Baladez-vous un peu dans les foyers putrides Nous sommes les nouveaux partisans La violence est partout, vous nous l’avez apprise Nous sommes les nouveaux partisans Ecrit par Skipp', à 20:35 dans la rubrique "Textes d'Auteurs".
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Samedi (09/09/06)
J'ai vomi dans mes Corn Flakes ou Fable de la vie tragique
--> http://www.tapasnocturn.com/
Une vidéo qui fait vraiment réfléchir...
J'voulais devenir astronaute quand j'étais petit... J'ai vomi dans mes cornflakes Dans un monde noir et blanc, seul les étoiles sont en couleurs Si les enfants veulent tous devenir astronaute c'est pour se barrer de cette Terre où ils devront vivre toute leur vie. Ensuite ils grandissent, oublient la NASA à cause d'un 5.5 en Math. Ecoutent du Black Métal et vomissent la bière vendue par pack de 30. Ils se haïssent eux mêmes sans trop savoir pourquoi. Le lycée leur apprend les modalités de l'échec, de l'humiliation, de la clope et du suicide. Ceux qui auront leur bac se ruineront en Malibu-Coca. Puis, le soleil éclaire un peu plus leur chemin. Ils voient un peu mieux l'avenir, parce qu'il n'y en a pas. Ils se psychanalysent eux même découvrant que tous ça,ce n'est peut être pas seulement de leur faute. Alors on se met à faire de la politique. Un autre monde est possible. Le changer serait tellement cool. Ils achètent des T-shirt avec des étoiles rouges, et trouvent le mot Révolution très beau. Ca ressemble à Revolver, mais surtout à Evolution.Ils arretent de manger du Mac Do, refusent d'être français, ne regardent plus la météo, de toute façon demain, il pleuvra. Le doute se mêle à leurs tentatives, vaines forcément. Pourquoi refaire le monde, puisqu'il va péter ? Et puis ils se rendent compte que boire une bière fraiche avec une belle brune ce n'est pas si mal. Le regard d'une fille d'une fille vaut mieu qu'un combat perdu d'avance. L'amour pas la guerre, ce genre de conneries. On emmerde une dernière fois la société, on revend son poster du Che. Cette fille devient notre femme, la bière fraiche devient votre bide. On s'entasse dans un meublé qu'il faudra payé. Un boulot et puis une bagnole avec l'ouverture centralisé et la clim en option. On économise pour Noel et un peu de soleil à la plage. On devient gros, moche, aigri. Les petits cons arrêtent de jouer dans notre pelouse et on se souvient qu'avant on avait des projets, on se souvient...On était jeunes, pleins d'idées, tout ça pour rien, parce que maintenant on attend comme tout le monde son abonnement au programme télé. Alors, avant de mourir, on va voir son petit fils. Il veut devenir astronaute. (merci à Guillaume pour la transcription) Ecrit par Skipp', à 13:28 dans la rubrique "Textes d'Auteurs".
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Dimanche (13/08/06)
Lettre ouverte à Zinédine Zidane
--> Serge Quadruppani
Lettre ouverte à Zinédine ZidaneCher ZZ, Quelques minutes seulement après ce coup de boule que vous avez fait entrer dans l’histoire planétaire, nous avons vu et entendu le président de la République française vous absoudre implicitement en direct pour ce geste, nous l’avons entendu le lendemain, depuis l’Elysée, vous renouveler, solennellement et avec insistance, son soutien et celui de la nation toute entière, nous avons entendu toutes sortes de VIP médiatiques déployer des trésors de compréhension, au nom de l’idée que le joueur italien vous avait manqué de respect. A ce spectacle, on ne peut s’empêcher de penser aux milliers de jeunes nés comme vous dans les « cités », qui sont passés par la prison ou qui y croupissent encore aujourd’hui pour s’être rebellés contre des représentants de l’ordre qui les provoquaient, les insultaient avec la même assurance hypocrite qu’un joueur de calcio certain que ses mots ne seront pas enregistrés, on songe à tous ces jeunes accusés d › « outrage et rébellion », à tous ceux qui ont brûlé des voitures ou ont été accusés de l’avoir fait parce qu’ils avaient senti que c’était la société toute entière, à travers ses représentants en uniforme, qui leur manquait de respect. Et vous n’avez, cher Zizou, sûrement pas oublié que le mépris et l’humiliation qui sont infligés quotidiennement à vos petits frères des quartiers comme à leurs parents, va bien plus loin que le fait de « traiter » leur mère et leur s’ur, jusqu’à ces insultes permanentes que constituent la discrimination, la relégation spatiale, l’apartheid social. On se persuade donc facilement, cher Zizou, que vous n’allez pas manquer de demander à votre supporter de l’Elysée qu’il manifeste, à l’occasion du 14 juillet ou dans les jours qui suivront, la même compréhension que celle dont vous avez bénéficié. Nous sommes nombreux à attendre de vous que vous vous fassiez le porte parole d’un mouvement en faveur d’une amnistie générale pour les émeutiers de novembre, et pas seulement eux. Très certainement convaincu que tous sont victimes du même système, convaincu aussi de la nocivité de la coupure entre diverses catégories de rebelles, vous n’allez pas manquer d’exiger l’extension de cette amnistie aux lycéens poursuivis pour leurs actions contre la loi Fillon et à tous les condamnés et poursuivis du mouvement anti-CPE. Ce sera de votre part un geste civique d’une toute autre ampleur que d’inutiles excuses aux éducateurs et aux jeunes qui sont confrontés quotidiennement comme vous l’avez été fugitivement, à la difficulté de manifester sa révolte autrement que par des transgressions. Et qui, de leur geste de révolte, pourraient dire comme vous: « je ne le regrette pas ». Serge Quadruppani, tifoso de la communauté humaine, et tous ceux qui voudront bien s’associer à cet appel Ecrit par Skipp', à 18:52 dans la rubrique "Textes d'Auteurs".
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Mardi (27/06/06)
Chroniques De La Mort Annoncée De notre Société
--> ici : http://espace-prive.over-blog.com/article-2997149.html
15000
fonctionnaires en moins l'an prochain pour réduire le déficit de la
France (on y croit). J'en vois qui ont les yeux qui pétillent.
Dans
le nombre, il y a 8500 emplois dans l'Education Nationale dont 5000
postes d'enseignants qui vont voler. On nous ressort les 1800 profs qui
ne sont
pas devant élèves. Certes, dans le tas sont comptabilisés les
syndicalistes (ouh, les affreux !) et ceux qui ont été placés dans
divers bureaux des rectorats ou d'ailleurs pour incompétence. (Pour ces
derniers, il faudrait peut-être revoir le mode de recrutement et la
possibilité de reconversion, chose quasi impossible dans l'Education
Nationale, contrairement à beaucoup d'autres administrations). Sont
aussi comptabilisés les itinérants pour le suivi d'enfants handycapés
et les titulaires remplaçants sans qui l'absence d'un enseignant
devient vite un gros problème pour un établissement. Il y aurait trop d'enseignants. Le calcul de ce "trop" se fait de façon très administrative : on prend le nombre d'enfants, on divise par le nombre d'enseignants et ça nous fait tant par classe. On calcule de la même manière le nombre d'heures d'enseignement par élève. Comme tout cela coûte cher, on rabiote. On supprime les heures supplémentaires pour les projets culturels ou l'aide aux plus défavorisés. On redispache pour arriver au quota imposé, et le tour est joué. C'est comme ça qu'on supprime des enseignants mais que "la moyenne de 24 élèves par classe ne changera pas", dixit ce cher de Robien. Faire
de tels calculs c'est ignorer la spécificité de chaque endroit. Un
enseignant du fin fond du Cantal serait-il moins productif avec ses 15
élèves qu'un enseignant de centre ville avec les 30 dont il s'occupe ?
Pédagogiquement, le contraire se démontre facilement, sauf que la
productivité en matière d'enseignement n'a pas la même définition côté
prof que côté Ministère de l'Economie... C'est aussi ignorer les réalités du terrain. On n'enseigne plus comme avant, avec des enfants qui ne mouftent pas au fond de la classe. La société a créé de nouveaux élèves avec des problématiques parfois ingérables dans une classe voire même au sein d'un établissement. C'est vrai que l'enseignement ne rapporte pas d'argent. C'est vrai que de traiter les cas particuliers ou une frange de la société qui demande un peu plus d'attention coute cher. Mais n'est-ce pas un choix politique (au sens noble) à faire ? J'écoutais hier Serge Portelli, magistrat, qui disait que louper l'insertion des jeunes enfants dans le système scolaire, c'est laisser émerger la délinquance dans les années à venir. Par la suite il sera trop tard pour légiférer ou faire de la répression. Notre pays qui fait parti soit disant des plus grandes puissances mondiales ne se dote pas de l'Ecole à laquelle elle devrait aspirer. Ne pas prendre en compte les problèmes de l'Ecole, réduire ses moyens d'action c'est faire crever la société à petit feu. A croire que ce gouvernement ne cherche que ça en misant purement et simplement sur l'abêtissement du peuple*. Il y a bien évidemment des reformes à engager dans l'Education Nationale, mais sûrement pas comme ça et dans ce sens. (Ni pendant que la France a les yeux rivés sur le ballon rond....) Ecrit par Skipp', à 23:37 dans la rubrique "Textes d'Auteurs".
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Mercredi (03/05/06)
Y’a plus d’pavés
--> Paroles d'Olivier Trévidy
Y’a plus d’pavés
(Olivier Trévidy/Olivier Trévidy) Pavés planqués au centre ville Et bitume ancré dans ma zone La plage fait place à l’amertume Aux caisses brûlées par quelques mômes Qui complèt’ment déboussolés Se mettent à s’automutiler Doit on leur apprendre à l’école Sur qui balancer leur pot d’colle Des profs qu’approchent la soixantaine Qui à vingt ans crachaient leur haine Direct à la gueule du pouvoir Ont-ils tous perdu la mémoire Refrain : Y’a plus d’pavés y’a plus d’plage Y’a plus rien du tout Y’a plus qu’des cons des endormis Y’a plus qu’des mous dans mon pays Où sont passés les Jean Ferrat Les « société tu m’auras pas » Reniés par nos chaînes de télé Réalités bien orchestrées Sur ta radio dans mon journal A la fête de l’Humanité Quand l’artiste vient d’Universal J’dis bravo Jean-Marie Messier Tous d’accord pour dire qu’on est con Oui mais franch’ment on n’a pas d’pot Quand on nous fabrique un mouton A coups d’triques on d’vient ses agneaux Refrain Les syndicats qui autrefois Osaient fustiger l’patronat Baissent leur froc et puis leur bras Devant l’Medef qui à cœur joie S’applique à flinguer codes et droits Sans résistance et sans émoi Ils bricolent leurs propres lois En nous disant qu’on n’a plus l’choix Qu’notre société elle est pourrie Suite aux années un peu à gauche Et vu nos dons post Tsunami Faut pas s’plaindre on n’est pas si pauvre Refrain Depuis le boul’vard Jean Jaurès Jusqu’à la venelle Georges Brassens Quand j’me ballade pendant la messe Y’a plus qu’les roues d'caddies qui grincent L’PMU s’remplit l’tiroir-caisse Les gens se voient princes ou princesses Les éléphants font du tire-fesses Par stratégie ou par paresse Tous ces futurs présidents Ont un passé bien répugnant Pour le présent l’immunité Nous fera douze ans de pieds d’nez Pour le présent l’immunité et les votants vont s’rhabiller Refrain FIN Ecrit par Skipp', à 11:19 dans la rubrique "Textes d'Auteurs".
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Mardi (04/04/06)
La Solitude : MA SOLITUDE est celle là
--> Léo Ferre
Je suis d'un autre pays que le vôtre, d'une autre
quartier, d'une autre solitude. la solitude... Les moules sont d'une texture nouvelle, je vous avertis. Ils ont été coulés demain matin. Si vous n'avez pas, dès ce jour, le sentiment relatif de votre durée, il est inutile de vous transmettre, il est inutile de regarder devant vous car devant c'est derrière, la nuit c'est le jour. Et... la solitude... Il est de toute première instance que les laveries automatiques, au coin des rues, soient aussi imperturbables que les feux d'arrêt ou de voie libre. Les flics du détersif vous indiqueront la case où il vous sera loisible de laver ce que vous croyez être votre conscience et qui n'est qu'une dépendance de l'ordinateur neurophile qui vous sert de cerveau. Et pourtant... la solitude... Le désespoir est une forme supérieure de la critique. Pour le moment, nous l'appellerons "bonheur", les mots que vous employez n'étant plus " les mots" mais une sorte de conduit à travers lequel les analphabètes se font bonne conscience. Mais... la solitude... Le Code civil nous en parlerons plus tard. Pour le moment,
je voudrais codifier l'incodifiable. Je voudrais mesurer vos danaïdes
démocraties. Ecrit par Skipp', à 20:35 dans la rubrique "Textes d'Auteurs".
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Dimanche (08/01/06)
Tonton, 10 ans....
--> (déjà vu, déjà posté, mais je reposte)
Mitterand, ce fut mon enfance, mais je n'en savais point, si j'avais su...Aujourd'hui, qui pourrait le remplacer ?TONTON(Renaud Séchan)Bonhomme qui va austère
Au milieu des landes, des bruyères Silhouette insolites Bloc de granit Tonton foule la terre Lentement Comme le temps Le temps qui, pourtant, emporte Les idées, les hommes et les amours mortes Le temps qui lui reste Dans la même veste Avant de n'être plus Qu'une statue Un nom de rue Il a son beau chapeau Il a son long manteau Il a son chien, le brave Le gros qui bave Il a le regard des sages Il est la force tranquille, sereine Il est comme un grand chêne Il sait la futilité De toute chose La douceur et La fragilité des roses Bonhomme qui va austère Au milieu des landes, des bruyères Silhouette insolite Bloc de granit Tonton foule la terre En sifflotant Comme le vent Le vent qui, pourtant, emporte Son joli chapeau que le chien rapporte Il est plein de bave Ce n'est pas bien grave Un chapeau ça se lave Mais ça fait sale Et tonton râle Tonton est colère Tout va de travers L'Histoire, la gloire, tout foire Parc'que ce soir Le vieille homme a, c'est dur Un caillou dans sa chaussure Un vieux rhume qui dure Et puis cette nuit, misère Il a rêvé Qu'un beau jour La gauche revenait Tonton s'en va A petits pas ... Ecrit par Skipp', à 11:16 dans la rubrique "Textes d'Auteurs".
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Lundi (19/12/05)
LE BILAN (Jean Ferrat)
--> ...C'est un autre avenir qu'il faut qu'on réinvente
(ce message s'adresse particulièrement à tout ceux qui m'ont dit que le communisme c'était et que ce ne pouvait être qu'un "Crime")
Ah ils nous en ont fait avaler des couleuvres De Prague à Budapest de Sofia à Moscou Les staliniens zélés qui mettaient tout en oeuvre Pour vous faire signer les aveux les plus fous Vous aviez combattu partout la bête immonde Des brigades d'Espagne à celles des maquis Votre jeunesse était l'histoire de ce monde Vous aviez nom Kostov ou London ou Slansky Au nom de l'idéal qui nous faisait combattre Et qui nous pousse encore à nous battre aujourd'hui Ah ils nous en ont fait applaudir des injures Des complots déjoués des dénonciations Des traîtres démasqués des procès sans bavures Des bagnes mérités des justes pendaisons Ah comme on y a cru aux déviationnistes Aux savants décadents aux écrivains espions Aux sionistes bourgeois aux renégats titistes Aux calmniateurs de la révolution Au nom de l'idéal qui nous faisait combattre Et qui nous pousse encore à nous battre aujourd'hui Ah ils nous en ont fait approuver des massacres Que certains continuent d'appeler des erreurs Une erreur c'est facile comme un et deux font quatre Pour barrer d'un seul trait des années de terreur Ce socialisme était une caricature Si les temps on changé des ombres sont restées J'en garde au fond du coeur la sombre meurtrissure Dans ma bouche à jamais le soif de vérité Au nom de l'idéal qui nous faisait combattre Et qui nous pousse encore à nous battre aujourd'hui Mais quand j'entends parler de "bilan" positif Je ne peux m'empêcher de penser à quel prix Et ces millions de morts qui forment le passif C'est à eux qu'il faudrait demander leur avis N'exigez pas de moi une âme de comptable Pour chanter au présent ce siècle tragédie Les acquis proposés comme dessous de table Les cadavres passés en pertes et profits Au nom de l'idéal qui nous faisait combattre Et qui nous pousse encore à nous battre aujourd'hui C'est un autre avenir qu'il faut qu'on réinvente Sans idole ou modèle pas à pas humblement Sans vérité tracée sans lendemains qui chantent Un bonheur inventé définitivement Un avenir naissant d'un peu moins de souffrance Avec nos yeux ouverts et grands sur le réel Un avenir conduit par notre vigilance Envers tous les pouvoirs de la terre et du ciel Au nom de l'idéal qui nous faisait combattre Et qui nous pousse encore à nous battre aujourd'hui Ecrit par Skipp', à 15:08 dans la rubrique "Textes d'Auteurs".
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Jeudi (17/11/05)
Sarkozy ! Dégats collatéraux.
--> (MC Solaar)
Mc Solaar avait tenté à sa facon d'alerter pour que l'on s'interesse enfin à la situation dans les banlieues.
Ecoutez ici Ecrit par Skipp', à 08:14 dans la rubrique "Textes d'Auteurs".
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Dimanche (16/10/05)
Jaurès, Jacques Brel
--> ...Jacques Brel
Ils étaient usés à quinze ans
Ils finissaient en débutant Les douze mois s'appelaient décembre Quelle vie ont eu nos grand-parents Entre l'absinthe et les grand-messes Ils étaient vieux avant que d'être Quinze heures par jour le corps en laisse Laissent au visage un teint de cendres Oui notre Monsieur, oui notre bon Maître Pourquoi ont-ils tué Jaurès ? Pourquoi ont-ils tué Jaurès ? On ne peut pas dire qu'ils furent esclaves De là à dire qu'ils ont vécu Lorsque l'on part aussi vaincu C'est dur de sortir de l'enclave Et pourtant l'espoir fleurissait Dans les rêves qui montaient aux cieux Des quelques ceux qui refusaient De ramper jusqu'à la vieillesse Oui notre bon Maître, oui notre Monsieur Pourquoi ont-ils tué Jaurès ? Pourquoi ont-ils tué Jaurès ? Si par malheur ils survivaient C'était pour partir à la guerre C'était pour finir à la guerre Aux ordres de quelque sabreur Qui exigeait du bout des lèvres Qu'ils aillent ouvrir au champ d'horreur Leurs vingt ans qui n'avaient pu naître Et ils mouraient à pleine peur Tout miséreux oui notre bon Maître Couverts de prèles oui notre Monsieur Demandez-vous belle jeunesse Le temps de l'ombre d'un souvenir Le temps de souffle d'un soupir Pourquoi ont-ils tué Jaurès ? Pourquoi ont-ils tué Jaurès ? Ecrit par Skipp', à 09:08 dans la rubrique "Textes d'Auteurs".
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