Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

A lire...
Non à Hallowen (7)
Mercredi 03/04 22:38 - Incognito
Des blagues sur le FN et Le Pen (166)
Samedi 24/11 11:37 - Incognito
Appel à Témoignages : MAI 1968 (90)
Dimanche 09/11 15:38 - Hilly Biss
Légalisation du Cannabis (76)
Samedi 05/02 16:53 - Incognito
Une école assez particulière... (32)
Vendredi 15/01 13:02 - Incognito

Recherche

Archive : tous les articles

Index des rubriques

Les derniers articles...
Février 2008 : 1 article
Novembre 2006 : 3 articles
Octobre 2006 : 1 article
Septembre 2006 : 6 articles
Août 2006 : 4 articles
Juin 2006 : 5 articles
Mai 2006 : 4 articles
Avril 2006 : 5 articles
Mars 2006 : 7 articles
Février 2006 : 5 articles
Janvier 2006 : 8 articles
Décembre 2005 : 6 articles

Ailleurs sur Joueb.com

Une petite visite

Blog de Skippyremi http://skippyremi.joueb.com

Nuit et brouillard
--> ...Jean Ferrat
Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants
Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent

Ils se croyaient des hommes, n'étaient plus que des nombres
Depuis longtemps leurs dés avaient été jetés
Dès que la main retombe il ne reste qu'une ombre
Ils ne devaient jamais plus revoir un été

La fuite monotone et sans hâte du temps
Survivre encore un jour, une heure, obstinément
Combien de tours de roues, d'arrêts et de départs
Qui n'en finissent pas de distiller l'espoir

Ils s'appelaient Jean-Pierre, Natacha ou Samuel
Certains priaient Jésus, Jéhovah ou Vichnou
D'autres ne priaient pas, mais qu'importe le ciel
Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux

Ils n'arrivaient pas tous à la fin du voyage
Ceux qui sont revenus peuvent-ils être heureux
Ils essaient d'oublier, étonnés qu'à leur âge
Les veines de leurs bras soient devenues si bleues

Les Allemands guettaient du haut des miradors
La lune se taisait comme vous vous taisiez
En regardant au loin, en regardant dehors
Votre chair était tendre à leurs chiens policiers

On me dit à présent que ces mots n'ont plus cours
Qu'il vaut mieux ne chanter que des chansons d'amour
Que le sang sèche vite en entrant dans l'histoire
Et qu'il ne sert à rien de prendre une guitare

Mais qui donc est de taille à pouvoir m'arrêter ?
L'ombre s'est faite humaine, aujourd'hui c'est l'été
Je twisterais les mots s'il fallait les twister
Pour qu'un jour les enfants sachent qui vous étiez

Vous étiez vingt et cent, vous étiez des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiriez la nuit de vos ongles battants
Vous étiez des milliers, vous étiez vingt et cent
 
Ecrit par Skipp', le Jeudi 27 Janvier 2005, 17:53 dans la rubrique "Textes d'Auteurs".