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Blog de Skippyremi http://skippyremi.joueb.com

[LUtte Lycéenne] Les lycéens qui feront tomber Fillon seront les âmes demain !
--> ...article du Nouvel Obs
Génération lycée

Depuis 1973, sous la houlette de Julien Dray, les leaders lycéens, les Michel Field, David Assouline, Isabelle Thomas, Malek Boutih, Loubna Meliane, ont fait reculer les pouvoirs

La première fois qu’il a parlé à un ministre sur un plateau télé, Michel Field s’est mal tenu. «Vous êtes un rigolo», lance en direct l’élève d’hypokhâgne à Joseph Fontanet, ministre de l’Education de Georges Pompidou. En mars 1973, des lycéens occupent les rues par centaines de milliers. La loi Debré, la suppression des sursis militaires, menace les études des petits frères de Mai-68. Etre forcé d’abandonner la fac pour la caserne? Jamais! Field, devenu héros médiatique, est un jeune bien formé. Il tient la chronique lycéenne à «Rouge», le journal de la Ligue communiste! Ce trotskiste à la coupe afro sera journaliste, ausculteur gourmand des passions françaises à la télé, puis à Europe1. Ainsi sont les lycéens. Insolents. Mais pleins d’avenir. Il faut bien regarder Khalil Jouine ou Khaled Oudaoud, porte-parole du mouvement de 2005. Ils seront peut-être stars demain.
Les premières manifs lycéennes sont apparues en 1971, après une bavure policière – spécialité de l’époque. Gilles Guyot, en math sup au lycée Chaptal, est arrêté à proximité d’une manifestation et condamné pour d’imaginaires violences à agents. Son compagnon d’internat, Christophe Aguiton, milite à la Ligue. Il fait le lien entre l’indignation des élèves de classes préparatoires et l’embrasement des lycées travaillés par son organisation. C’est une première flambée. Il en viendra d’autres, et d’autres leaders. Julien Dray notamment, lycéen à Noisy-le-Sec et militant de la Ligue, qui émerge, comme Field, en 1973. Ce pied-noir est le premier banlieusard des mouvements, une nature, au milieu des bourgeois de la révolte. Autre banlieusard, David Assouline, petit dernier d’une fratrie trotskiste, élu à la coordination lycéenne en 1977, lors d’un mouvement contre une réforme giscardienne. Dans l’ombre, des grands frères les cornaquent. Benjamin Stora, aujourd’hui historien de la guerre d’Algérie, est le parrain des lycéens de l’OCI. Edwy Plenel, futur directeur du «Monde», est le gardien vigilant de l’orthodoxie trotskiste auprès de Dray ou Aguiton... Les années 1970 s’éteignent. Mitterrand prend le pouvoir. On voit des lycéens manifester pour défendre la radio commerciale NRJ, puis l’enseignement privé! En 1986, Chirac gouverne, la gauche retrouve sa jeunesse. Contre la réforme Devaquet, facultés puis lycées se mobilisent. Le mouvement, énorme, porte une revendication d’égalité face au libéralisme balbutiant. Le chef d’orchestre? Julien Dray. Il a grandi. Le voilà devenu grand frère. Il est passé au PS. Mais a gardé la jeunesse au cœur. Il a inventé SOS-Racisme avec son ami Harlem Désir. Les manifs de novembre-décembre 1986 leur doivent énormément. Elles sont la marque d’une génération, morale, fraternelle, âprement généreuse, qui trouve son martyr: Malik Oussekine, jeune étudiant sous dialyse, décédé après un tabassage policier. David Assouline, devenu thésard et porte-parole des étudiants, connaît le sommet de sa carrière d’agitateur. Une autre étudiante, Isabelle Thomas, vampe les médias. Elle est une proche de Dray.
La bande à «Juju» a trouvé son tempo. La Fédération indépendante démocratique lycéenne va naître, petite sœur lycéenne de SOS. Cette Fidl sera le cauchemar du ministre de l’Education Lionel Jospin en 1990.
De morale, la crise est devenue sociale. Les lycéens réclament des moyens et de la sécurité. La violence suit les queues de cortèges. La banlieue entre dans Paris. A la tête du mouvement, Nacer Ramdane, beur de 16 ans, gouailleur et insolent, flanqué de deux Parisiennes, Cécile Amar et Delphine Batho. Tous trois sont des enfants de SOS, conseillés discrètement par Harlem Désir et un jeune homme anguleux: Malek Boutih. Ces grands frères, chouchoutés par la mitterrandie (Isabelle Thomas est devenue conseillère à l’Elysée), exaspèrent Jospin et son conseiller Claude Allègre, alors en pleine guerre interne au PS. Huit ans plus tard le cauchemar revient. En 1998, Jospin est à Matignon. Allègre est à l’Education. Et les lycéens à nouveau dans la rue, demandant des profs et des moyens. La porte-parole, Loubna Meliane, 20 ans, en première à Dijon, revendique son parcours d’élève atypique, emblème d’une France pour qui l’école est le seul antidote à l’exclusion. Loubna vient de la Fidl, et est cornaquée par Malek Boutih, futur président de SOS. Les jospinistes crient au complot. Puis réalisent que cette jeune femme porte l’urgence sociale d’une France en jachère.
Sept ans plus tard, rien n’a changé. C’est le refus de l’inégalité qui sous-tend la révolte actuelle. Les porte-parole de la Fidl en témoignent. Khalil Jouine, 17 ans, élève de terminale scientifique, se voit en futur ingénieur. Khaled Oudaoud, 21 ans, est en terminale STT après être passé par le technique. Au siège de la Fidl, des militants de SOS apportent leur aide. Nacer Ramdane en fait partie. Khalil Jouine porte le badge des potes sur les plateaux télé. Loubna Meliane, toujours proche de SOS, est journaliste à Fun Radio. Delphine Batho est secrétaire nationale du PS à la sécurité. Cécile Amar est journaliste. David Assouline, devenu spécialiste de l’histoire des migrations, est sénateur PS de Paris. Christophe Aguiton est resté un passeur: encarté par fidélité à la LCR, il est un des porte-parole médiatiques du mouvement altermondialiste. Julien Dray est député et porte-parole du PS. Il observe le mouvement de loin, attendri: Khaled Oudaoud fréquente le lycée Olympe-de-Gouges de Noisy-le-Sec. Le même bahut que «Juju», il y a plus de trente ans...


Claude Askolovitch pour le Nouvel Obs (http://www.nouvelobs.com/articles/p2102/a262980.html)
Ecrit par Skipp', le Mercredi 2 Mars 2005, 18:31 dans la rubrique "Vie lycéenne".