Édition de B...

Le Petit Journal

Lundi 6 Octobre 1932

La Réputation du lycée… sauvée !

Après un semaine d’interrogatoire serré, le vol de notre lycée  a été résolu. Le suspect  numéro un, que nous dénoncions la semaine dernière et qui a voulu mettre fin à ses jours, a été blanchi

Le lycée de notre ville, vient d’être le théâtre d’une impressionnante découverte. Après un interrogatoire serré des gendarmes, la déprime du recteur, la morosité des élèves et la tentative de suicide du suspect n°1, notre lycée vient de connaître un dénouement des plus inattendus.

En effet, nous avons appris, hier, par une lettre envoyée au recteur, l'issue surprenante de cette affaire. Celle-ci aurait pu mettre en péril la réputation de notre établissement et surtout causer la mort d'un innocent.

Toute l'énigme résidait dans le bureau du recteur. L'argent volé était situé dans le deuxième tiroir du bureau, le seul fermant à clé. Il suffisait qu'une main agile - celle d'un jeune de 13-15 ans – réussisse, après avoir retirer le premier tiroir, à atteindre le second et dérober facilement l'argent.  A la lecture de la lettre, notre recteur soulagé, se précipita chez Marjorel, le "pion"  pour s'excuser et arriver juste à temps  pour éviter à celui-ci de commettre l'irréparable.

Mais quel coupable idéal c'eût été : pas d'alibi stable, des comportements suspects (des signaux lumineux étaient régulièrement perçus de sa chambre), une haine de B… envers lui, sa discrétion et ses méthodes policières issues de revue avant-gardiste…

Quant à l’argent retrouvé dans la cour, il semblerait que le voleur ait tout simplement eut l’idée de le cacher dans un arbre. Ce qui explique la présence d’un billet de 1000 francs au pied du platane. Les 2380,25 francs devaient forcément s’y trouver. Ce qui nous permet de conclure à un défi d’enfants. Quant aux signaux lumineux nocturne, il sembleraient qu'il soient  l'échange de passion entre le « pion » et Mlle Grosclaude, la fille du recteur. Nous tenons donc à présenter nos plus profondes excuses ainsi qu'un prompt rétablissement à l’homme que nous accusions à tort

Un enquête interne va être menée dans l'établissement et une sanction "éducative" sera prise à l'encontre du (des) chenapan(s). Notre lycée va enfin retrouver sa sérénité.