Dans le livre que nous venons de lire, il est un personnage "type", par le physique ou par le moral, que l'on retrouve souvent dans tout genre de livre (Hagrid dans Harry Potter, ou Chaval dans Germinal) : Robert d'Artois, la brute grossière et imposante.

Nous retrouvons Robert d'Artois tout au long du livre. Il est le neveu de Philipe le Bel mais aussi de Mahaut d'Artois, sa tante, qu'il déteste par-dessus tout. C'est un homme qui vit seul, mais il est avide de femmes comme il le montre avec Isabelle ou avec Béatrice d'Hirson. Son physique de colosse (presque deux toises et un quintal) terrifie quelques sujets et semble en apeurer d'autres. Son âge est quasiment caché à travers ses marques de terreurs et de guerre et, contrairement à notre temps, ses muscles gonflés le vieillissent de peut-être dix ans. Aujourd'hui, par son physique on le comparerait à David Douillet. Ses mains sont aussi déroutantes que son corps. A tel point qu'un manant le rencontrant pourraient le confondre avec un bûcheron. Lorsque que nous le rencontrons au début de l'ouvrage, son comportement avec l'enfant est surprenant : ses jambes sont très épaisses, le fils d'Isabelle arrive vainement à y faire le tour avec ses deux bras et pourtant, Robert lève son pied avec souplesse afin d'amuser l'enfant et il semble éprouver de la tendresse vis-à-vis de ce chérubin.

Son visage est par ailleurs, tout aussi dantesque que sa corpulence. Afin de mieux apercevoir son regard de titan, son nez est très court, comme les rugbymen et son menton rond nous montre un surplus de gras descendant de ses mâchoires, tel un ours furieux. Si son regard avait été une arme, nombre de ses ennemis aurait périt, tant sa haine pouvait se concentrer dans ses yeux.

Une personne quelconque du royaume, à coté de ce géant n'est qu'une souris. Robert s'avère être l'un des moins intimidables du livre. Et pourtant, la présence d'une femme (Isabelle ou Béatrice d'Hirson) le trouble, il serait même presque heureux d'accompagner une d'elles. Mais une carrure aussi imposante peut-elle séduire une femme ? Pour cela, vis-à-vis d'Isabelle, afin de montrer qu'il a du cœur, il lui explique qu'il a fait une mauvaise traversée.

Les discours qu'il tient sont hautains. Il vante généralement son mérite et décrit celui des autres grossièrement, et ose même souhaiter la mort de sa Tante devant Tolomei (Qu'elle en crève). Ses dialogues sont parallèles à son physique: vulgaire et terrifiant. C'est un homme qui prétend toujours détenir la vérité. Pour lui, la vie semble tracée ; il sait ce qu'il veut : Il voudra récupérer les comtés perdus : il les récupèrera ; il voudra prouver la culpabilité de ses cousines : il le prouvera. C'est un parleur : il obtient ce qu'il veut en trichant sur la parole des autres. Sa stratégie est infaillible et sa ruse est très habile (le roi s'en aperçoit). Ses paroles violentes ne laissent jamais ses auditeurs perplexes. Il sait se faire convainquant et il se montre par ailleurs sournois.

Une haine tenace grandit en lui : le fait que sa tante posséde l'Artois, le met dans une colère qui ne demande qu'à éclater. Mais, il ne cherche pas à l'obtenir par l'action, sur un champ de bataille, mais à travers des péripéties très insignifiantes sur le moment (l'Aumônière des frères d'Aunay, par exemple).

Pour finir, on peut conclure que Robert d'Artois est un homme violent, qui paraît sans cœur, mais le sentiment de nationalisme et sa gène pour les femmes intéressantes, semblent prouver le contraire.