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Blog de Skippyremi http://skippyremi.joueb.com

Questions : Conceptions de la poésie [corrigé]

 

I - L'ANALYSE DU SUJET

Chacun des textes proposés constitue un art poétique, c'est-à-dire un texte dans lequel l'auteur nous éclaire sur sa vision de la poésie. Car tout poète, en écrivant, met en œuvre une certaine conception de la poésie.

II - LES REACTIONS A CHAUD DU PROFESSEUR

Les trois textes, assez difficiles d'accès (surtout celui de Rimbaud) demandaient une lecture approfondie, minutieuse, de façon à ne pas commettre de contresens.
L'intérêt de ce groupement est de donner un aperçu de trois conceptions de la poésie : celle du XVIIe siècle avec Boileau et le Classicisme, du XIXe siècle avec Hugo et le Romantisme, Rimbaud et l'Art nouveau.
Il était intéressant d'analyser l'évolution dans le choix des normes et des thèmes.
Le choix du texte de Boileau n'est pas étonnant, il est très célèbre et ne manque pas d'apparaître dans une étude sur la poésie.

III - UN TRAITEMENT POSSIBLE DU SUJET

A - PREMIER TEXTE : "L'ART POETIQUE" DE NICOLAS BOILEAU

L'ensemble des conseils donnés par Boileau aux poètes va dans le même sens : Il faut se méfier de l'inspiration et de l'esprit "car l'auteur le plus divin / Est toujours [...] un méchant écrivain", de l'abondance et de la vitesse, "ne pas se piquer d'une folle vitesse", pour privilégier, la correction de la langue, la rigueur de la composition et parvenir à "un seul tout de diverses parties". Cette exigence ne peut s'obtenir qu'au prix d'un travail méthodique, lent et conscient. Cela suppose que le poète applique son sens critique en permanence à son travail, et qu'il soit pour lui-même "un sévère critique".

B - DEUXIEME TEXTE : "LES CONTEMPLATIONS" DE VICTOR HUGO

Victor Hugo ne donne pas directement de conseils aux poètes. Il fait le récit d'une révolution poétique dont il est l'auteur. "Je fis souffler un vent révolutionnaire" affirme-t-il. Et ainsi il s'offre en exemple aux générations de poètes à venir, en les invitant par la question finale "Pourquoi pas?" à oser à leur tour. Ce texte ne reflète pas toute sa conception de la poésie, et se contente d'aborder un point précis, la question du vocabulaire : "Je mis un bonnet rouge au vieux dictionnaire".
Sa conception peut être schématisée en ces termes: les auteurs classiques, Racine et Corneille, par exemple, ont considéré qu'il existait des mots "nobles [...] ayant le decorum pour soi" et des mots vulgaires à bannir de la littérature, des "tas de gueux, drôles patibulaires". Victor Hugo déclare l'égalité de tous les mots : "je déclarai les mots égaux", dit-il. Puis il revendique, enfin, le droit d'appeler les choses par leur nom. "Je nommai le cochon par son nom."

C - TROISIEME TEXTE : "LA LETTRE" DU VOYANT D'ARTHUR RIMBAUD

Contrairement aux deux textes des auteurs précédents, il s'agit ici d'une lettre adressée à un ami, dans laquelle le poète défend de manière prophétique une nouvelle conception de la poésie.
Arthur Rimbaud annonce l'invention d'un "langage universel", débarrassé des dictionnaires. Cette nouvelle poésie met en avant la primauté de la sensation : "parfums, sons, couleurs", tout en étant "de la pensée".
Il s'agit donc d'une pensée directement et immédiatement saisissable par les sens, grâce à cette musique que devra être le poème, devenu "nombre et harmonie".
Enfin, Rimbaud annonce l'effet libérateur de la poésie qui abolit la différence entre les sexes, et à cette occasion il énumère les qualités poétiques nouvelles : "étranges, insondables, repoussantes, délicieuses".
Le renouveau voulu par Rimbaud ne concerne pas seulement la forme, comme Hugo le préconisait, en ne parlant que du vocabulaire, mais aussi bien la "forme" que les "idées".

IV - LES ERREURS A EVITER

Le registre de langue des trois textes est très soutenu. Le vocabulaire est riche, précis. Il fallait donc veiller à ne pas commettre de contresens et ainsi déformer le propos des poètes.
Il fallait bien voir que Rimbaud insistait davantage sur l'esthétique. En effet, Boileau et Hugo se limitent au vocabulaire.
Certaines métaphores pouvaient sembler obscures et le ton, souvent emphatique (notamment chez Hugo) pouvait dérouter.
Au-delà de ces particularités formelles, il fallait bien s'attacher à analyser la conception poétique de chaque auteur.